Henri IGLESIS, sculpteur sur fer et inventeur du concept de la tôle soufflée

Publié le 8 décembre 2023

L’innovation et la créativité sont au cœur de la démarche d’Obazyne en tant que promoteur mais également en tant qu’acteur dans la société. C’est pourquoi nous nous engageons en faveur de la création contemporaine en soutenant des artistes dont les travaux nous inspirent.

Henri IGLESIS est né à Perpignan en 1964. Issu de deux générations de métallos, il a passé des heures à observer son père dans son atelier et est devenu lui-même chaudronnier-soudeur. En 2008, il commence à créer des sculptures en tôle, une façon de s’échapper des normes et procédures de fabrication dictées par son métier. Inventeur d’un procédé original, il expose aujourd’hui ses œuvres dans le monde entier.

Le travail du métal est ma passion depuis toujours. Ce métier, où l’on part d’une feuille de métal pour faire un volume à partir de traçages et de développements, est captivant.

A une époque où j’avais un peu de temps, j’ai commencé à réaliser différents types d’objets en métal, parallèlement à mon travail, pour faire des cadeaux à des collègues. J’ai testé pas mal de choses et, en 2008, j’ai eu l’idée de découper au plasma deux feuilles de métal de forme identique, de les souder entre elles et d’injecter de l’air à l'intérieur. Le métal gonfle alors comme un ballon de baudruche et, en le travaillant localement au chalumeau, je peux modifier la forme de la surface, jouer avec les reliefs.

J’ai essayé un tas de formes différentes au départ. J’ai même tenté de faire un cyprès de 1,50 m de haut : il a explosé et m’a cassé le poignet ! Un jour, j’ai conçu une statue à l’effigie de mon fils avec ce procédé et j'ai réalisé que c'était la forme qui se prêtait le mieux à cette technique : mon Petit Bonhomme était né.

Gonfler de la tôle, personne n’avait eu cette idée. J’ai longuement peaufiné ce procédé de “tôle soufflée” et j’en détiens aujourd'hui officiellement les droits d’auteur.

Tout d’abord, même si la forme de base reste la même, aucune de mes sculptures n’est identique. Je joue sur la taille, l’épaisseur, les reliefs créés par le chalumeau.

Au départ je les laissais “brutes de métal” et puis ma femme m’a dit “Pourquoi ne pas y ajouter de la couleur ?”. J’ai suivi son conseil et c’est à partir de là que mon Petit Bonhomme a trouvé son public.

Aujourd’hui, j’ai pris ma retraite d’ouvrier et je peux me consacrer entièrement à mon activité artistique. Je fabrique mes statues une à une dans mon atelier, ce sont des pièces uniques.

J’utilise toujours les machines de mon père, qui datent de 1930. C’était un artisan, mais je le voyais comme un artiste. Il prenait un vrai plaisir à son travail et il m’a transmis ce goût de la technique et du bonheur de créer.

Un bonhomme c’est une forme simple, qui évoque l’enfance et la légèreté... la légèreté en tôle c’est paradoxal et amusant.

C’est un grand “Petit Bonhomme” qui a été adopté par Obazyne puisque c’est la version la plus haute : 1,70 m !

Mes clients sont de toutes sortes : particuliers, entreprises, ouvriers chaudronniers… Donc pourquoi pas ?

Un  client a installé une de mes statues, une bleue, dans le hall d’entrée de son entreprise à Paris. Les gens sont donc accueillis par un Petit Bonhomme bleu ! Je pense que, au minimum, ça les fait sourire, au mieux ça les interpelle, ils se posent des questions…

Faire sourire quelqu’un, c’est déjà beau !